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COG SCREEN

Comment détecter les troubles cognitifs qui échappent aux évaluations cliniques traditionnelles ? 

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Le contexte

En tant que neuropsychologue, j’ai été formée pendant mon cursus universitaire aux outils les plus répandus dans l’évaluation des troubles cognitifs de patients, à savoir des tests papiers-crayons, et un traitement de données manuel. Mais en tant que docteure en neurosciences cognitives, j’ai pu constater la finesse des protocoles d’évaluations menés par des laboratoires de recherche de ces mêmes troubles cognitifs auprès des mêmes patients. L’écart est étourdissant. Au cours de protocoles de recherche, j’ai eu l’occasion d’utiliser des tablettes numériques, de la réalité virtuelle, des tests adaptatifs en temps réel, et du traitement des résultats grâce à des algorithmes capables de calculer le déficit d’une fonction cognitive avec une grande précision.

Les laboratoires disposent d’outils technologiquement pointus, alors que les hôpitaux évaluent les troubles neuropsychologiques à l’aide de papiers et de crayons, avec des tests qui datent parfois des années 60. Une faute de moyen me direz-vous ? C’est possible, mais pas seulement. Ces outils sont fortement ancrés dans la pratique clinique, à tel point que mes pairs neuropsychologues ne semblent pas entrevoir d’autres possibilités d’évaluation.

Mais comment se fait-il que la clinique n’ait pas évolué au même rythme que la recherche alors qu’elle a besoin de la même fiabilité et de la même rigueur dans son évaluation des fonctions cognitives ? Les  usages cliniques et cette transmission générationnelle des “outils sacrés” de l’évaluation se font-ils au détriment de la santé des patients ? Existe-t-il d’autres mesures ou manières de mesurer qui permettraient de mieux prendre soin de ces patients ? Peut-on accélérer la rencontre des années 60 des usages hospitaliers et l’âge futuriste de la recherche ?

La co-construction d’un nouvel outil d’évaluation des fonctions cognitives

Un LabCom a été créé en 2020 entre l’Institut du Cerveau et de la Moelle épinière et Humans Matter. C’est dans le cadre de cette collaboration que le projet CogScreen est né. Voici son histoire.

Suite à des échanges entre Alexis Schnitzler, PU-PH en médecine physique et de réadaptation, et Emmanuel Mandonnet, PU-PH en neurochirurgie, l’idée est née de créer un outil pour diagnostiquer des troubles des fonctions cognitives que l’évaluation clinique suivant leur intervention chirurgicale n’a pourtant pas permis de détecter. Évaluer l’atteinte fonctionnelle fine d’une personne est primordial pour lui garantir une qualité de vie optimale : pouvoir dire son nom et bouger son bras ne signifie pas que la personne sera capable de faire face aux événements du quotidien. En effet, après une intervention neurochirurgicale, évaluer des fonctions cognitives basiques comme la motricité ou les capacités langagières du patient ne suffit pas pour détecter les troubles cognitifs susceptibles d’affecter le quotidien. Pour cela, il est nécessaire de compléter  ces évaluations en incluant des fonctions cognitives dîtes de haut niveau comme les fonctions exécutives. Les besoins des patients ne sont pas seulement opérationnels, mais situationnels. Il est donc essentiel de prendre en compte plus largement leurs fonctions cognitives  afin de garantir leur participation à la vie sociale.

Aussi, Franck Caperan (designer UX/UI), Gwenaël Girod (développeur Front), Davy Leblanc (Tech Leader), Camille Heslot (interne MPR), Emmanuel Mandonnet (PU-PH), Alexis Schnitzler (PU-PH), et moi-même se sont réunis pour co-construire un outil innovant d’évaluation des fonctions cognitives : CogScreen. Pour ce faire, nous avons suivi le protocole scientifique traditionnel qui est fondé sur trois critères, à savoir la validité, la fidélité et la normalité. La validité désigne la correspondance entre le score obtenu par le patient et la mesure de la fonction cognitive visée. La fidélité assure que la validité est identique à chaque nouvelle évaluation, et la normalité désigne le score normal d’une population auquel on peut se référer. À ces trois éléments s’ajoute le critère de l’usage, auquel le design cognitif est attaché, et qui permet d’intégrer les retours d’expérience des patients dans la co-construction de l’outil d’évaluation.

Après avoir défini les protocoles d’évaluation et designé la maquette finale de l’outil, nous nous sommes concentrés sur la phase de faisabilité, qui consiste à intégrer certains patients à l’utilisation de la version beta. L’objectif est de recueillir leurs retours pour vérifier l’applicabilité du test et proposer des améliorations si nécessaires. La thèse de Camille Heslot, intitulée “Développement de l’évaluation cognitive de Lariboisière et étude de sa faisabilité” et réalisée à l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yveline, détaille les tests de faisabilité auprès de 18 patients. Ces tests ont montré une satisfaction plutôt élevée des patients lors de la passation des tests. En effet, 70% des patients ont attribué une note de satisfaction supérieure à 8/10. Par ailleurs, les patients attribuent en grande majorité une excellente note concernant l’utilisation de la tablette pour la passation de ce test.

Des résultats prometteurs

Grâce à la collaboration des neuropsychologues du service au cours de cette étape, certains patients ayant un score à CogScreen pouvant révéler un risque de déficit de certaines fonctions cognitives, ont été orientés pour effectuer un bilan plus approfondi. CogScreen a ainsi permis de détecter un potentiel trouble cognitif et d’amorcer un suivi plus précoce. Vient ensuite la phase de normalisation dans laquelle nous sommes encore ! Comme expliqué précédemment, un score à un outil n’a de valeur que s’il peut être comparé au score de la population générale. Un échantillon de population est alors choisi, comprenant différentes tranches d’âge et différentes catégories socioprofessionnelles, afin d’être le plus représentatif possible de la population générale. 

Ce projet a remporté trois succès ! Grâce à son excellent travail sur le projet, Camille est triplement lauréate : lauréate de l’interne innovant, du concours innovation de la SOFMER, ainsi que du prix France Traumatisme Crânien. Les prochaines étapes du projet ? Les premières utilisations en routines cliniques, un export au Canada et la normalisation d’une version en langue anglaise !

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