Ruptures dans le parcours de soins, accès difficile à la psychoéducation ou à la remédiation cognitive ou encore complications somatiques non prises en charge comptent parmi les difficultés rencontrées par les personnes avec un trouble bipolaire.
En accueillant des patients depuis décembre 2020, le projet Passport BP, s’attache à relever ces défis auprès de 2000 patients sur cinq territoires représentatifs de l’organisation des soins en psychiatrie.
Passport BP propose d’expérimenter un nouveau mode de financement avec une bascule progressive d’un financement par la dotation annuelle de fonctionnement (DAF), budget global inégalitaire, inefficace et peu propice au déploiement de nouvelles organisations, à un financement forfaitaire au parcours, afin de dégager de nouvelles ressources pour la psychiatrie française tout en réduisant la dépense pour la collectivité par la limitation des hospitalisations et arrêts de travail. Le nouveau mode de financement s’appuie également sur la mesure d’indicateurs de résultats qui importent aux patients, préalablement définis avec l’association Argos 2001.
Cette expérimentation concrétise les transformations souhaitées par les cliniciens et les patients vers une prise en charge globale (psychiatrique et somatique) et spécialisée, au sein d’un modèle économique incitant à la qualité et à l’efficience. Elle préfigure des évolutions qui pourraient s’appliquer aux autres maladies psychiatriques comme la dépression ou la schizophrénie.
Pr Marion Leboyer, directrice de la Fondation FondaMental